A PROPOS
Maniel
Un rêve de gamin, porté par les années, façonné par la brume — voici
Un rayon naît dan brouyar.
Tout commence par -
Une passion pour la musique, la scène,
l'envie de faire bouger les choses.
M aniel, c’est la version créole de mon prénom, Emmanuel. Et c’est sous ce nom que j’ai choisi de donner vie à un rêve que je porte depuis longtemps. Petit, j’étais déjà attiré par la musique. J’ai passé 11 ans au conservatoire à souffler dans ma trompette, mais au fond, ce qui m’appelait, c’était la batterie… et surtout la guitare.
Au collège, je découvrais Linkin Park, Creed, System of a Down — et surtout Slash, des Guns N’ Roses. Ce son, cette attitude, ces solos… Je me suis dit : « Un jour, moi aussi, je veux jouer comme ça. » Mon père m’a prêté une de ses vieilles guitares classiques pour commencer. Puis, voyant que je m’accrochais, mes parents m’ont offert ma première guitare électrique : une Yamaha.
Je me suis lancé en autodidacte. Je jouais dans ma chambre, souvent accompagné de ma petite sœur, du Nirvana plein les oreilles… et très vite, j’ai commencé à composer mes propres morceaux.
Je me disais déjà qu’un jour, j’aimerais enregistrer un album.
Mais il m’a fallu du temps. Du temps pour me chercher, pour trouver mon style. J’ai essayé en anglais, en français… sans jamais me sentir vraiment à ma place.
Puis un jour, lors de l’enregistrement d’un EP pour un ami, il m’a proposé de poser un couplet sur un morceau inspiré d’un de ses voyages à La Réunion. J’ai tenté une proposition en créole. Il a écouté et m’a dit : « Ta voix est plus vraie quand tu chantes en créole. »
Cette phrase a été un déclic.
Retour aux sources. Pourquoi ne pas mêler la musique que j’aime — un rock saturé, avec des riffs et des solos — à la langue de mes racines ? Même si ce n’est pas le séga ou le maloya qu’on associe souvent à l’île, le créole peut porter d’autres couleurs, d’autres colères, d’autres émotions.
Alors j’ai écrit. Des petits bouts de textes sur des feuilles, des idées chantées à la volée sur mon téléphone. Pendant 10 ans.
Aujourd’hui, ce rêve de gosse devient réel. Un rayon naît dan brouyar, c’est mon premier album. Il parle d’abandon, de violences faites aux enfants, aux femmes. Il parle de ce monde qui court après l’image du succès, des profiteurs, des doutes aussi.
C’est un album rock, en créole réunionnais.
Un projet personnel, sincère, qui m’a demandé du temps, de l’énergie, des remises en question… mais que je suis fier de partager avec vous aujourd’hui.
UnCri
Venu
des Brumes
ÇA NE FINIT JAMAIS
Une histoire de sous-sol, de batterie… et de 12 pistes + 1
Tout a commencé dans mon sous-sol. J’y avais monté un petit home-studio, un peu bricolé, mais suffisant pour capturer mes idées. C’est là que j’ai enregistré les guitares, la basse, les voix… et même les premières batteries. Et puis un jour, une amie me dit : « Mon copain est batteur, il pourrait peut-être t’aider. » Je l’ai contacté, un peu hésitant, en lui présentant ce projet un peu fou — un album rock en créole réunionnais. Il a accroché direct.
Au départ, il devait simplement rejouer quelques parties de batterie. Finalement… il a tout réenregistré. Les 13 morceaux.
Oui, 13, alors qu’au début, il n’y en avait que 12.
La treizième piste, Plis ti monte, n’était pas prévue. C’est Jo, le batteur, qui m’a lancé : « Tu veux pas en faire une en ternaire ? Ça changerait. »
Bonne idée… en théorie. Parce qu’en pratique, ça a été la plus longue à enregistrer. Celle qui nous a donné le plus de fil à retordre.
C’est devenu notre blague : « l’album de 12 pistes… plus 1. » Mais grâce à Jo, le projet a pris une toute autre tournure. Plus d’énergie, plus de précision, plus d’intention. Un vrai tournant. Et c’est ce genre de rencontres qui donnent au projet toute sa force humaine et musicale.